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Au moment où l’opposition, à sa tête le FFS, se démène pour que la politique ne s’exerce pas sur le seul critère du rapport de forces, le régime algérien, à travers la programmation des élections législatives pour le 20 avril 2017, décide de perpétuer sa tradition. Et pour cause ! Le calendrier électoral ne l’oblige nullement à opter pour cette date symbolique. D’autant plus que le mandat en cours va jusqu’en mai 2017.
Ainsi, bien que le pouvoir ne veuille pas organiser les élections au cours du mois sacré –ce qui est tout à fait compréhensible –, il n’en reste pas moins que le choix du 20 avril obéit à une logique machiavélique. En effet, pour qu’il n’y ait aucun débat superflu, les dirigeants auraient pu choisir le 13 ou le 27 avril.
Hélas, il n’en est rien. Il semble même que ce choix soit amplement médité. En tout état de cause, au lieu de justifier son maintien par une politique de développement –condition sine qua none pour réduire l’influence des extrémistes de tous bords –, le régime sort ses crocs à chaque événement décisif de notre histoire postindépendance.
Du coup, au moment où le reste du pays voterait dans le calme, la Kabylie –une région qui a scellé son sort à la nation par le sang de ses meilleurs fils – serait, au moins, le théâtre d’affrontement et, au pire, le déclenchement d’une spirale infernale. « Qui osera aller voter un 20 avril en terre kabyle », avertit d’ores et déjà l’organisation séparatiste, le MAK.
De toute évidence, cela ne fait aucun doute sur les intentions des séparatistes : empêcher autant que faire se peut la tenue des élections. Bien qu’ils ne puissent pas s’opposer au rouleau compresseur du régime –envers le régime, ils se disent plus pacifiques que Ghandi –, ils n’hésiteront pas à s’en prendre aux paisibles citoyens qui vaudront voter.
Par ailleurs, sans même attendre la décision des partis qu’ils exècrent, en l’occurrence le FFS et le RCD, les séparatistes les avertissent des conséquences consécutives à leur éventuelle participation. « Si le FFS et le RCD prennent part aux prochaines législatives,…, ces deux formations creuseront leur tombes et leur existence ne sera qu’un passé dans l’histoire de la Kabylie », lit-on sur le site du MAK.
Bien évidemment, bien que le choix de la participation paraisse plus compliqué, compte tenu de la programmation provocante des élections du printemps prochain, il n’en demeure pas moins que le sort de la Kabylie ne doit pas être confié à un mouvement dont les constantes se résument à la haine de l’Algérie, de la langue arabe et de l’islam.
Ainsi, malgré un éventuel boycott, ces deux partis ne devraient pas céder la moindre concession au mouvement séparatiste. Car, dans le cas où les deux partis boycottent tout en désertant le terrain, ce mouvement séparatiste, sans honte bue, comptabilisera les voix silencieuses comme autant de soutien à son projet démoniaque. En d’autres termes, leur désertion favorisera la disparition des valeurs de tolérance chères à la Kabylie.
Pour conclure, il va de soi que ce n’est pas la première fois que le régime joue avec le feu. En programmant les législatives pour le 20 avril prochain, le régime mettra les nationalistes de la région dans l’embarras. En effet, le mouvement séparatiste étant d’essence anti national, cette programmation générait les patriotes algériens. A moins qu’en ignorant ces derniers, le régime veuille traiter avec les séparatistes. Auquel cas, les deux partis, le régime et le MAK, poursuivent la même but. Enfin, il est désormais clair qu’il ne faudrait pas compter sur le régime pour apaiser la situation ni œuvrer pour un changement pacifique.
Aït Benali Boubekeur