4 juillet 2016 1 04 /07 /juillet /2016 19:33
 Même sans vous et malgré toutes les insuffisances, je célèbre la fête de l’indépendance de mon pays.

Par Saïd Radjef. Le 4 juillet 2016.
Ce n'est pas parce que nos dirigeants sont incompétents que je vais brader mon pays, renier les sacrifices et les combats de mon peuple...
Si tous les Américains, tous les Russes, tous les Britanniques, tous les Français, tous les Allemands...avaient demandé des comptes sur les trahisons- et elles sont plus nombreuses et plus criminelles que les notres- qui ont marqué leurs révolutions respectives, il n'y aurait pas eu de puissance Occidentale aujourd'hui...
Jusqu'à une date récente, à la veille de chaque 5 juillet, Ali Zamoum me confiait cette tâche: acheter de la viande, du poisson, des desserts, des fromages, des légumes, des fruits et deux à trois bouteilles de vin. Une semaine à l'avance, je dois préparer l'arrivée de Daniel Timsit, Cheikh Zoubir, Abdellah Fadhel, Kaci Abdellah, Kateb Yacine...toutes et tous conviés par Ali chez lui au village d'Ighil Imoula pour célébrer les festivités du 5 juillet...
Même orphelin, isolé, je célèbre la fête de l’indépendance de mon pays.
Certes, de 1962 à ce jour notre pays a raté beaucoup d'occasions pour aller de l'avant, mais beaucoup d'autres choses positives ont été accomplies et réalisées. On n'est plus des bougnoules, des fellous...Chaque Wilaya compte une université et des centaines d’écoles (entre collèges et lycées); les Algériens même s'ils ne sont pas riches, ils vivent mieux que la majorité écrasante des autres peuples; notre armée qui se professionnalise au fil du temps compte construire d'autres écoles, d'autres académies militaires, alors qu'il n'y a pas encore trente ans les officiers qui l'encadraient ne savaient ni lire ni écrire...
On ne peut pas être tous des chefs.

L'Algérie est jeune; elle est en train de se forger au fil des expériences. La France pays des droits de l'homme qui a mis près de quatre siècles pour se construire, personne ne trouve a dire. l'Algérie qui à peine 54 ans on lui demande d'accomplir plus de prouesses que les grandes puissances...
Et je suis fier d'être un Algérien.

commentaires

M
Nous Algériens avons tendance à trop parler du passé, jamais du futur. C’est de notre culture car on est tous angoissés par l’avenir. Le passé, il faut le laisser aux vrais historiens qui peuvent expliquer les origines et les conséquences des situations. A un moment donné, il faut qu’on s’intéresse au présent, au passé très récent. Sinon, ça n’en finit pas ! . Malheureusement , ce présent , proche de nous devient déjà anecdotique par l'absence d'un centre du pouvoir, d'un dirigeant au sens noble du terme. Le pouvoir n’est ni à l'état-major ni à la présidence, on a affaire à un ensemble flou, ce qui est à la fois une force et une faiblesse. Sa force vient des moyens déployés, par ce système omniprésent, qui évoluèrent de la force brutale aux formes de manipulation les plus complexes. Il asservit la société et promeut les organisations archaïques. Il soumet l’ensemble des populations. Il s’estime source exclusive de la souveraineté nationale et accomplissement absolu du patriotisme. <br /> Sa faiblesse, c'est toute cette culture du mensonge, de la corruption, le clientélisme, le défaut de moralité, la déliquescence de la société, l’abus de pouvoir, le passe droit, le non respect des valeurs humaines, la gestion de la rente au lieu de la gestion de l’intelligence, la stupidité et la médiocrité . Il faut se le dire, qu’on le veuille ou pas, on ne peut aller à l’encontre de ce qui est naturel, tout ce qui est contre nature ne dure jamais, c’est juste une question de temps. Ces réalisations fictives d'Universités, d'établissements d'enseignements , d' hôpitaux ainsi que tous édifices administratifs , ne sont en fait que l'illusion de réalisation de projets qui ne sont pas porteurs de connaissances, d'éducation, de bonne santé ou encore d'une administration en accord avec le citoyen. Ce sont plutôt des projets mirages vides de sèves. C'est ainsi que depuis longtemps, les Algériens ne comptent plus sur leur Etat. Ils ont appris à vivre sans ou presque. Ils se désintéressent de la politique. Ils boudent une démocratie d'apparence où la décision revient à un petit groupe de "dirigeants"- civils et militaires- qui décide seul de la répartition de la rente gazière et pétrolière. Ce pouvoir compte sur les traumatismes profonds laissés par dix années d'une terrible guerre civile et sur les échecs des « printemps arabes » pour s'assurer encore quelques années de calme politico-social. <br /> En Algérie, ce n’est ni le président et encore moins le pouvoir qui sont malades, mais tout un peuple qui est dans le comma et sans abris spirituels dans une rue délaissée à lui-même. Des jeunes qui veulent avoir leur révolution de 54 avec une magistrale absence complète de toutes pensées ou perspectives géopolitiques sensées de la société civile absente dans sa grande majorité. On ne s’est jamais posé la question qu’on a dans cette vie que ce qu’on mérite ; Nos gouvernants ne sont que notre miroir asymétrique !. Non, le peuple est soumis par la séduction et non plus par la répulsion ! Il est devenu cynique envers la politique. Il n’a confiance en personne et les activistes ne pourront jamais lui redonner la conscience citoyenne, la confiance dans son concitoyen et la solidarité indispensable pour toute action de réformes ! Du 1 er Novembre au 5 juillet, en passant par le 19 Mars, dates clés d'un pays meurtri, ne sont devenues qu'un simple cheminement de dates , que le peuple et encore plus, le pouvoir semblent ignorer comme ils ignorent les couleurs de ce drapeau flottant à longueur de journées, d'années jusqu'à perdre son vert, son blanc et son étoile entourée du croissant rouge.<br /> Partir, partir, quitter ce pays pour mieux revenir;
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A
En effet, on s’intéresse plus au passé. A mon avis, la raison est politique. En effet, la vie politique nationale a été détournée en 1962. C'est ce point de départ, mal négocié par ailleurs, qui fait le point de fixation.
M
La spécificité de l'Algérien , c'est son lien étroit d'abord,avec sa terre puis son village et enfin avec sa famille. C'est ainsi que thamurth pour un Algérien , surtout en terre étrangère, c'est du domaine du "sacré" . N'a t on pas vu et lu que certains Français d'origine Algérienne , bien après plus de cinquante ans d'indépendance, continuent à revendiquer le retour au pays natal. <br /> Mais que dire de nous autres qui sommes condamnés à subir, malgré notre attachement à cette terre de nos ancêtres,mais est ce suffisant pour garder davantage ce nationalisme ? Après plus de cinquante ans de gouvernance, le même système revient chaque fois avec le même mot quand la rue commence à bouger : réformes. Ce pouvoir qui prend des millions d'Algériens en otage : pauvreté d'une large couche de la population, départs massifs des jeunes vers l'autre rive, enseignement médiocre, suicides quotidiens, mafia qui a tout accaparé, de l’import-export à la corruption au sein de la plus haute hiérarchie et la dilapidation des biens du peuple. <br /> « Le vrai patriote s’inquiète, non du poste qu’il doit occuper dans la patrie, mais du rang que la patrie doit atteindre parmi les nations. » Jules-Paul Tardivel (1851-1905)<br /> On appartient un peu à ce pays comme on appartient à sa mère, a-t-on dit ! Le patriotisme est un sentiment fort honorable tant qu’il ne devient pas prétexte à la haine et à l’exclusion de l’autre. L’Algérie nation est le conceptacle de ce que je suis avec ma culture et ma civilisation. Ce qui m’importe c’est d’y cultiver la fraternité avec mes compatriotes autour d’ambitions communes pour en faire une destinée.La politique, du coté de chez nous, est une carrière que l’on épouse lorsqu’on ne dispose pas dans sa besace quelques savoirs, connaissances, mérites ou compétences étayées par une expérience probante.<br /> Les algériens le constatent, ils sont représentés ou administrés par des générations spontanées d’ "élus". Le système a toujours fonctionné sur la base d’une démocratie de façade. Cette façade laide qui me plaque au visage jusqu'à me renvoyer dans le délire de mes rêves, partir, partir.
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