16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 19:16
Mouloud Hamrouche est-il le meilleur candidat pour l’après Bouteflika ?

Les conférences de Mouloud Hamrouche deviennent de plus en plus des moments politiques forts. Et pour cause ! Faisant de moins en moins confiance aux partis politiques traditionnels, les Algériens se tournent vers des hommes incarnant une certaine vision politique.

Bien qu’il ne soit plus aux affaires depuis un quart de siècle, Mouloud Hamrouche –à travers la confiance qu’elle suscite encore et les réformes qu’il a engagées lorsqu’il était à la tête du gouvernement entre 1989 et 1991 –représente incontestablement un recours sérieux.

Cela étant dit, malgré l’espoir que l’homme incarne, on ne peut pas dire autant du climat politique. Alors que les associations et les partis jouent un rôle capital, dans les pays où la voix du citoyen compte réellement, en Algérie, « à cause de leurs captages ou de leurs confiscations », pour reprendre l’expression de Mouloud Hamrouche, lors de sa dernière conférence, ces organisations sont reléguées au second plan où leur influence sur la vie politique est quasiment nulle.

En France, par exemple, à peine la « loi travail » est annoncée, les associations, les syndicats et les partis politiques se sont mobilisés, obligeant ainsi le gouvernement à reporter le projet de loi afin qu’elles soient préalablement être consultées et donc associées à la concertation. Peut-on assister à un tel scénario en Algérie ? En dépit du caractère injuste de la loi de finances 2016, le texte est passé comme une lettre à la poste.

Ainsi, bien que des partis d’opposition, à l’instar du FFS, aient dénoncé ladite loi avant sa promulgation, il n’en reste pas moins que la colère s’est éteinte aussitôt. En l’absence de la mobilisation des syndicats et des associations, il est vrai qu’une hirondelle ne fait pas seule le printemps.

Et c’est à ce niveau que prend toute son importance la conférence de Mouloud Hamrouche en disséquant les blocages. Alors que les organisations syndicales et associatives doivent jouer un rôle de régulation et de contre-pouvoir, le régime ne leur a jamais laissé le champ libre pour qu’elles puissent accomplir leur mission. D’où le déficit colossal en matière de revendication sociale et politique.

Bien évidemment, si le régime est acculé, il se défendra en arguant que la constitution offre le cadre idoine. Et si les Algériens ne veulent pas participer à la vie politique de leur pays, la faute ne peut être imputable au régime. Immanquablement, c’est à ce niveau que ces organisations sont critiquables.

En fait, en laissant le champ libre aux organisations proches du pouvoir, elles condamnent indirectement le pays à l’immobilisme. C’est pour cette raison que la dynamique ne peut venir, pour l’heure, que d’un homme qui parviendra à motiver tout ce beau monde en vue de mettre fin au statu quo mortifère.

Pour conclure, il va de soi qu’en dépit des annonces d’ouverture, le pays vit une crise politique profonde. Qu’il en déplaise aux partisans zélés de Bouteflika, le régime ne peut pas « produire d’alternatives politiques ou d’alternatives économiques. » C’est pour cette raison que le conférencier avertit que si la prise de conscience ne se manifeste pas, la crise ira encore ira crescendo.

Enfin, malgré les vicissitudes, l’ancien chef de file des réformateurs ne désespère pas, car, d’après lui, « notre pays possède des hommes et des moyens pour édifier une société libre…Il a les capacités d’édifier un État de droit d’essence démocratique… » Pour cela, il doit s’appuyer sur un homme d’expérience qui incarne ce changement.

Aït Benali Boubekeur

commentaires

M
Votre analyse est pertinente, je suis entièrement d'accord que le terrain ou l'évolution du politique appartient non pas un homme providentiel,soit-il Mouloud Hamrouche, mais aux partis politiques détenteurs d'un programme et pourvoyeur de militants. Un parti politique est une organisation structurée,dont le statut et le financement sont régis par des lois. Un parti politique, guidé par une direction ou un conseil national, est représentatif d'un ensemble de citoyens qui partage son programme et son idéologie. Un parti politique est une personne morale, tandis qu'un homme politique est une personne physique , avec ses émotions, son caractère, ses ambitions et ses relations. Ce sont quatre caractéristiques évolutives donc changeantes.
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A
Bonsoir Mr Mellah! Pour des raisons qui me dépassent, je n'ai pas pu répondre à vos messages. Je suis vraiment désolé. J'espère que je reprendrai bientôt mes activités sur le blog et que vous serez toujours là à commenter. De la même manière, si vous voulez publier vos notes, cet espace vous est ouvert.
M
Monsieur AIT BENALI, <br /> C'est avec une grande tristesse, que j'ai appris le décès de Si Arezki, père de notre ami Moussa TAMADARTAZA, Sénateur FFS . A cette occasion , je présente mes sincères condoléances à toute sa famille, ainsi qu'à notre ami Moussa en priant Dieu de lui accorder une place en son vaste paradis. A Dieu, nous appartenons, à Dieu, nous retournerons.<br /> L'enterrement aura lieu en son village natal , IBDACH, commune de TIMIZART le vendredi 18/03/16 après SALLAT EL DJOUMOUAA.
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A
Je vous remercie, Mr Mellah, de partager cette info avec nous. Je saisis, à mon tour, cette occasion pour présenter mes sincères condoléances à Moussa Tamadartaza. Allah irahmou.
M
Mouloud Hamrouche est-il le meilleur candidat pour l’après Bouteflika ? Difficile, à un citoyen lambda, de répondre à cette question ,sachant que le personnage a côtoyé les cercles du pouvoir, bien que ses idées soient aux antipodes de ces gouvernants. En analysant son parcours, l'approche de confiance envers le personnage reste, sans aucun doute, les deux années durant lesquelles il était chef du gouvernement,; période faste de démocratie participative, au point de libérer la télévision Algérienne pour des débats politiques de hauts niveaux, sans oublier l'ouverture médiatique pour les journaux dit indépendants, ainsi que son engagement dans les réformes économiques. Mais la plus haute estime, qui sera accordée à ce personnage, c'est le partage d'un créneau dans le temps avec Feu Hocine AIT AHMED. Cette approche politique avec le plus démocrate des démocrates, avec l'Homme des droits de l'homme, reste incontestablement le plus grand mérite à accorder à Mouloud Hamrouche. Par conséquent, ayant fréquenté de très près ce pouvoir et ayant partagé un chemin assez long avec Hocine AIT AHMED, il est incontestablement l'Homme de la situation, l'Homme qui pourra extirper l'ALGERIE de cette profondeur abyssale.
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A
En effet, il difficile de répondre à la question: est-ce que Mouloud Hamrouche est le meilleur candidat? Je suis d'accord avec vous, Mr Mellah, que Hamrouche a côtoyé, pendant des années, les hommes forts du système. Mais, contrairement aux autres caciques, Hamrouche a essayé d'accompagner autant que faire se peut l'ouverture démocratique. Et ce n'est pas un hasard si feu Hocine Ait Ahmed a décidé de contracter avec lui une alliance, en 1991, en vue de former un gouvernement républicain. Cela dit, j'aurais aimé que cette dynamique de changement soit porté par des partis. Hélas, les organisations en Algérie ne pèsent et surtout ne jouent pas leur rôle de contre-pouvoir. Et si elles accomplissaient convenablement leur mission, le changement ne reposerait pas sur des individus incarnant une certaine vision politique. Mouloud Hamrouche en fait partie, à mon sens.

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