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Par Saïd Radjef.
Entre l'Orient et l'Occident, l'Algérie ne sait plus qui elle est. L'Algérie ne se souvient plus de Messali, de l'Emir Abdelkader, de Ben Boulaid, de Ben M'hidi... Décidément, l'Algérie à la mémoire courte.
L'Algérie des bachaghas, l'Algérie de fafa, l'Algérie des minorités des éplucheurs de pommes de terre qui retiennent la presse par la gorge, l'Algérie des idoles d'Ibn Tamia ne cessent de s'affronter dans un combat singulier qui fait marrer...
Alors comme ça je me dis que peut-être le sperme des bachaghas, d'Ibn Tamia, des traîtres, des éplucheurs de pommes de terre est plus fertile que celui de nos héros. Chaque matin en traversant le Djurdjura, en écoutant les sujets qui préoccupent les uns et les autres, je me sens étranger dans mon propre pays.
Aucun des sujets que l'on évoque ne me fait rappeler que je suis un Algérien. Pire que cela: les sujets qui excitent à longueur de journée la foule me font oublier ce que veut dire être Algérien.
Et je me dis avec consolation que peut-être l'Algérie n'a jamais existé, que Cheikh Mohand El Mokhtar, Si El Hadj Cherif, El Hadj M'hamed, les Toumi, Ali Zammoum, Baya Hocine, les zaouïas de Sid Ali Outoumi et de Cheikh Ben Abderrahmane...ne nous ont jamais bercé dans leurs bras.
C'est seulement le fruit de mes hallucinations. Oui, j'hallucine beaucoup au point ou ma petite cervelle n’arrête pas de me jouer de sales tours: Tiniri, le Djurdjura, Krim, Ouamrane, Si Salah, Ben M'hidi, Ait, Khider, Ben Bella...n'ont jamais existé. C'est seulement le fruit de mon imagination. Oui quand on est seul, on peut avoir un tas d'hallucinations!