15 février 2015 7 15 /02 /février /2015 16:21
Entre le consensus national et l’appel au coup d’État, le peuple doit choisir.

À mesure que la date de la tenue de la conférence nationale de consensus approche, les masques tombent. Pour des raisons qui sont propres à chaque groupe –le pouvoir, la presse et la fausse opposition –, l’initiative du FFS ne doit pas aboutir. Et pourtant, la conférence à laquelle appelle le FFS est ouverte à chacun d’eux, et ce, pour peu que les efforts s’orientent vers une solution de sortie de crise en Algérie. Hélas, dès lors qu’une action tend à restituer le pouvoir au peuple, des groupes, dont les intérêts ne sont pas forcément identiques, se démènent en vue de la saborder.

En fait, pour mesurer la mobilisation de ces groupes, il suffit de lire la presse algérienne. Quand une certaine presse jubile en apprenant l’éventuel renoncement d’Amar Saidani de participer à la conférence du FFS, cela démontre les limites éthiques des organes de presse, dont la mission principale est d’informer les citoyens. Ainsi, bien que les contacts avec les acteurs politiques se multiplient à foison, cette même presse les résume à une série de flops.

En revanche, chaque activité de la CNTLD est présentée comme un grand moment politique du pays. Certains journalistes militants –du temps où le DRS supervisait les contenus de la presse, deux partis, le RCD et le MDS, ont fourni l’essentiel des effectifs à cette presse muselée –dénient au FFS le droit d’entreprendre des initiatives politiques. « L’ancien parti de Hocine Ait Ahmed, qui a pris part à la conférence nationale de l’opposition à Mazafran le 10 juin dernier, n’aurait-il pas dû rester plutôt dans son camp naturel en y soumettant ses idées à débat que de parasiter une initiative de rassemblement contre le pouvoir », s’interroge l’un d’eux.

Quel raccourci, pourrait-on dire. Faut-il juste rappeler qu’avant même la tenue du Veme congrès du FFS, le parti a estimé que la résolution de la crise algérienne résidait dans l’organisation d’un débat inclusif et consensuel englobant les trois composantes, la société, le pouvoir et l’opposition. Ce qui veut dire que l’idée de consensus national ne remonte pas à juin 2014.

Ainsi, au moment où les acteurs formant la CNTLD étaient soit dans l’alliance présidentielle ou soit des partisans du coup d’État en appelant l’armée à appliquer l’article 88 de la constitution, le FFS songeait déjà au rassemblement national. Cela dit, en avançant, dès mai 2013, le principe de consensus national, le FFS doit-il avoir le monopole sur le concept ? La réponse est évidemment non. Au nom de l’autonomie des partis –un principe cher à Hocine Ait Ahmed –, chaque parti doit porter son projet politique. Mais, ce qui est répréhensible, c’est que des journalistes militants lui reprochent de ne pas s’effacer en faveur d’une alliance où ses membres ont tous été, à un moment donné, les plus fervents défenseurs du régime.

Cependant, si l’Algérie peut en tirer bénéfice de ces deux dynamiques, ce sera déjà le début de la fin du statu quo. Mais, pour que l’une ou l’autre initiative puisse aboutir, il faudrait que le peuple en fasse sienne. Sur ce terrain, force est de reconnaitre que le FFS a une longueur d’avance.

En effet, les sorties sur le terrain des membres de la direction du FFS reçoivent un écho favorable. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la réussite de la conférence dépend du soutien populaire. À ce titre, plusieurs facteurs peuvent motiver le peuple algérien. Car, à chaque fois que le pays traverse une crise financière, le régime ne pense qu’à sa survie et aux intérêts de son clan. Pour ce faire, le peuple du nord n’a qu’à imiter la formidable mobilisation des citoyens du sud, notamment ceux de In Salah. Et c’est uniquement sur ce point que l’une des deux initiatives deviendra représentative.

Ait Benali Boubekeur

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