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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 13:21
La démarche du FFS continue à diverger avec celle du régime.

Dans une logique de pérennisation de la situation de statu quo, le régime cherche désespérément des appuis. Pour se dédouaner a posteriori, il tente alors d’attirer vers lui des partis crédibles, à l’instar du FFS. Or, bien que le FFS ait toujours défendu la stabilité de l’Algérie, force est de reconnaître que l’invitation d’Abdelmalek Sellal à rejoindre le gouvernement ne servira qu’à consolider le pouvoir inamovible.

De toute évidence, bien que le pays ait besoin d’une solution consensuelle, les tenants du régime recourent à des solutions de replâtrages, voire à des fausses solutions. Sinon, comment peut-on qualifier la démarche de Sellal visant à offrir au FFS deux portefeuilles ministériels afin qu’il applique « le programme du président » ? C’est comme si le dit programme est une panacée pour le pays.

Naturellement, la réponse de l’instance présidentielle ne se fait pas attendre et elle surtout ne souffre d’aucune ambiguïté. « La direction du parti a décliné cette proposition [rejoindre le gouvernement] au motif que la priorité du FFS est la reconstruction d’un consensus national et l’organisation d’une conférence nationale de consensus », argue Ali Laskri, membre de l’instance présidentielle, lors de son intervention à l’ouverture de la session ordinaire du Conseil national du parti, le 2 mai 2014. En tout état de cause, en refusant de participer à l’élection présidentielle du 17 avril, assimilée à l’occasion à une pièce de théâtre, il est normal que le FFS poursuive un cheminement différent. Celui-ci consiste à créer les conditions idoines pour trouver une solution politique et consensuelle à la crise que vit le pays.

Et ce n’est pas en offrant deux portefeuilles ministériels que le pays amorcera une nouvelle politique se substituant à celle qui a échoué. Pour Ali Laskri, « le changement n’est possible que si les tenants du système et ceux qui s’y opposent trouvent un intérêt à ce changement. Si tous ne sont pas convaincus qu’il y a une montée des périls et que le statu quo est suicidaire pour tous, alors rien ne bougera et on va droit à la catastrophe avec des scénarios à terme imprévisibles et violents. » Pour le moment, force est d’admettre que les blocages viennent du régime.

Quoi qu’il en soit, les instances du parti ne se contentent pas de dresser l’état des lieux. Depuis quelques temps déjà, le FFS établit des contacts avec des acteurs politiques, notamment des candidats à l’élection présidentielle ou des responsables de partis, afin de créer une dynamique politique en vue de parvenir à un changement pacifique en Algérie. Cependant, bien que les instances du parti ne fixent, pour l’instant, aucun calendrier –au motif que les organisations doivent s’entendre au préalable sur la nécessité d’une solution consensuelle –, il n’en reste pas moins que des contacts sont en cours. Indubitablement, ils seront mis à la connaissance du public au moment opportun.

En guise de conclusion, il va de soi que la démarche du FFS repose sur une seule logique: la reconstruction d’un consensus national. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que, pour le moment, elle est aux antipodes de celle du régime. En 2012, en énumérant les divergences entre le FFS et le régime, le président Hocine Ait Ahmed a bien résumé les différentes approches en notant: « Celle du pouvoir basée sur la manœuvre à courte vue et la notre basée sur la conviction que seule la mobilisation politique et pacifique de notre peuple peut mettre le développement, la justice et la démocratie à la portée de notre société et notre pays à l’abri des ingérences extérieures. » En tout cas, c’est dans ce sens que le parti a opté, une année avant l’échéance présidentielle, dans ses résolutions politiques en mai 2013, pour une solution consensuelle. Enfin, bien qu’elle ait été combattue par le régime et ses acolytes durant des années, aujourd’hui, elle devient de plus en plus inéluctable. Sa concrétisation n’est qu’une question de temps.

Ait Benali Boubekeur

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  • Il est du devoir de chaque citoyen de s’intéresser à ce qui se passe dans son pays. C'est ce que je fais modestement.
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