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En ce 8 mai 2014, certains iront commémorer la victoire des démocraties et des résistances antifascistes sur le national-socialisme qui a été à l’origine de l’entreprise d’extermination la plus sophistiquée et la plus destructrice de l’histoire de l’humanité.
D’autres rappelleront, à juste titre, que ce même 8 mai évoque le souvenir douloureux des massacres sanglants de Sétif, Guelma et Kheratta (Est algérien), commis par l’armée française, les milices de colons et certains auxiliaires sécuritaires au service du colonialisme.
Comment ne pas penser que ces commémorations officielles, pleines de bons sentiments, constituent aussi des machines à fabriquer de l’amnésie collective ?
Peut-on commémorer la victoire sur l’idéologie génocidaire du nazisme en la transformant en objet de musée et en oubliant un peu vite que le racisme d’Etat continue à poindre dans nombre de nos sociétés européennes ?
De mon point de vue, la commémoration du 8 mai 1945 n’a de sens que si elle se réfère simultanément à la victoire contre le nazisme et aux souvenirs des massacres de Sétif/Guelma, nous incitant à maintenir cette vigilance permanente à l’égard du « racisme légitime » qui traverse nos sociétés dites « civilisées » et savamment distillé par les appareils d’Etat.
Fraternellement.
Vincent Geisser