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Le lancement du journal « Libre Algérie » consiste indubitablement à renforcer la liberté d’expression. Il va également contribuer à clarifier les idées du FFS. En effet, un parti qui est appelé à jouer un rôle prépondérant sur la scène politique algérienne a besoin d’un support médiatique fiable. Habitué jusque-là à composer avec une presse hostile –même quand elle fait semblant de donner la parole au FFS, elle sollicite plus ceux qui sont en rupture de ban avec le parti –, le FFS se donne enfin les moyens de vulgariser ses idées. Pour marquer cet événement d’une encre indélébile, le lancement du journal, dans sa version électronique dans le premier temps, coïncide avec la célébration du 27eme anniversaire de l’assassinat de son fondateur, maître Ali Mecili.
De façon générale, bien que le journal ait continué apparaître dans les années 1990, le refus du parti de Hocine Ait Ahmed de renoncer à ses principes démocratiques lui a valu des mesures de rétorsion de la part du régime. En effet, jusqu’à nos jours, le contrôle de la presse par les services secrets est un secret de polichinelle. Dans ces conditions, il serait difficile à un organe de presse d’exister s’il ne manifestait pas son allégeance. Ce ne fut pas le cas de Libre Algérie à l’époque. D’où alors sa disparition programmée.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en l’absence de règles d’éthique, la presse aux ordres se mettait et se met encore à déformer toutes les idées du FFS. Ainsi, quelle que soit la position du FFS, les plumitifs ont une seule cible : le parti de Hocine Ait Ahmed. Ne reculant devant aucun déshonneur, la presse algérienne a parlé, à maintes fois, d’un marchandage entre le FFS et le pouvoir. Ce qui est, à vrai dire, une machination visant à déstabiliser le parti. Récemment encore, alors que les responsables de la crise algérienne sont identifiés, les médias algériens ont beaucoup plus critiqué les choix du FFS que les dirigeants inamovibles qui mettent le pays en danger. Et sans les luttes intestines au sommet du pouvoir, cette presse aurait continué à focaliser ses attaques sur le FFS.
Quoi qu’il en soit, bien que le FFS ne possède pas un organe de presse, depuis l’avènement des blogs et les réseaux sociaux, les militants comblent ce vide. Ainsi, pendant plusieurs années, le blog de Chafaa Bouaiche, « Algérie Politique », a permis de relayer les informations utiles auprès des militants. Aujourd’hui, le retour de « Libre Algérie » sur la scène médiatique va contribuer davantage à véhiculer les idées du FFS. Car, en cette période cruciale, le message du parti de Hocine Ait Ahmed doit parvenir à la base sans subir les traitements affligeants de la presse aux ordres. Du coup, en lançant l’idée d’une conférence nationale, le parti a besoin d’un support médiatique crédible.
En guise de conclusion, le retour de Libre Algérie va contribuer à renforcer les acquis de la liberté d’expression. En attendant sa version papier, Libre Algérie va ouvrir son espace, selon son concepteur Madjid Laribi, à toutes les contributions qui enrichissent le combat démocratique, et ce, conformément à l’esprit de son fondateur, Ali Mecili. « Forum de libre débat, Libre Algérie entend prouver au monde que la confrontation d’idées n’est pas l’apanage des seules sociétés dites développées, mais qu’elle constitue au contraire la seule voie permettant à chaque citoyen de former son jugement politique en s’informant librement afin d’être mieux armé pour imposer le respect des libertés démocratiques et des droits de l’Homme », écrit-il dans son premier numéro. C’est dans cet esprit, rappelons-le, qu’Ali Mecili a réussi, grâce aussi à l’apport décisif de Hocine Ait Ahmed, à rassembler les différents courants de l’opposition algérienne. Un exemple à méditer.
Par Ait Benali Boubekeur