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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 18:26
Pour que la proposition de consensus national soit largement accompagnée.

Dans quelques jours, on connaîtra le futur chef de l’Etat. Tout porte à croire que A. Bouteflika succédera à lui-même. De toute évidence, bien que son état de santé ne lui permette pas d’assumer la fonction présidentielle, au nom des intérêts occultes, son vœu de mourir au pouvoir sera exaucé. Pour parvenir à ce souhait, le chef de l’Etat-candidat doit encore fournir des efforts colossaux. C’est dans ce sens –c’est-à-dire la violence que se fait Bouteflika à lui-même –qu’il faudrait interpréter les déclarations de son directeur de campagne en louant le sacrifice de leur candidat.

Quant aux Algériens, à qui on demande d’entériner un choix déjà fait, ils n’ont pas, hélas, leur propre candidat. Sinon, pourquoi l’opposition algérienne appelle-t-elle à un consensus national après le 17 avril ? En effet, malgré la mobilisation des fonds de l’Etat, cette élection ne suscite ni adhésion, ni engouement de la part des Algériens. Pire encore, quelques commentateurs vont jusqu’à évoquer des risques qui en découleraient de cette élection. « Certains observent déjà une tendance des Algériens à stocker des vivres dans le cas où… les choses déraperaient », note K. Selim dans un éditorial du 8 avril 2014.

Dans ces conditions, le peuple algérien n’a d’autres choix que de se jeter dans l’arène. Bien qu'il soit trop tard d'imposer son candidat, le peuple algérien doit s'inviter dans l'arène, et ce, afin qu'il contrôle l'action du pouvoir exécutif. Les appels incessants du FFS pour bâtir un consensus politique national constituent une piste sérieuse. En d'autres termes, après la tenue du scrutin présidentiel, il faudra que le peuple algérien œuvre pour créer les conditions d'un consensus national. Ceci devra déboucher inévitablement à la reprise des rênes du pouvoir.

Une bonne fois pour toute, le pouvoir devra passer des mains des usurpateurs vers celui qui incarnera la légitimité populaire. D'ailleurs, si ce n'est pas un abus de pouvoir, de quel droit un groupe de hauts gradés impose-t-il les chefs de l'Etat? Issue du droit du peuple algérien à l'autodétermination, l'Algérie n'aurait jamais dû connaître ce sort si les dirigeants légitimes de la révolution algérienne n'avaient pas été renversés. Aujourd'hui, il est un secret de polichinelle que tous les chefs de l'Etat, depuis 1962 jusqu'à l'actuel chef, sont adoubés par l'armée.

Hélas, ce déballage ne s'inscrit pas dans la logique de tirer les enseignements du passe, mais s'inscrit dans une démarche revancharde. En effet, pour régler des comptes, certains faiseurs de présidents n'hésitent pas, comme c'est le cas des généraux Benhadid et Antar, à faire appel à l'armée pour qu'elle dépose celui qu'elle a ramené.

Quoi qu'il en soit, si les Algériens se sentent concernés par ce qui se trame sur leur dos, après le 17 avril, ils devront intervenir pour que ces clans ne sévissent plus. « L'alternative tout aussi détestable qui nous attend est que les deux clans s'entendent sur un partage du pouvoir et de la rente afin de faire perdurer le système en place depuis 1962 », argue Hocine Malti, dans une interview du 9 avril 2014. De la même façon, les risques seront autant catastrophiques, si les clans se maintiendront en se déchirant. « Car, de mon point de vue, un affrontement entre les deux clans de l'armée représenterait les prémices d'une situation à la libyenne ou à la syrienne », s'inquiète Hocine Malti.

Pour conclure, il va de soi que le scrutin du 17 avril va consacrer la victoire du régime inamovible. En verrouillant le champ politique depuis des lustres, le régime n'a donné aucune chance pour que la société puisse s'organiser. Or, leur gabegie et leur lutte intestine exposent le pays au danger. Cela dit, bien que la marge soit réduite, la crise n'est pas insurmontable. En se mobilisant pour une dynamique nationale pacifique, les Algériens peuvent mettre fin à ce règne inique. Il est inique dans la mesure où il refuse à aller dans le sens de l'histoire. Alors que les pays du monde entier accompagnent l'évolution, les partisans du statu quo « s'installent dans un discours de déni et font mine de croire que les institutions fonctionnent normalement et jouissent du crédit nécessaire pour qu'il ne soit pas besoin de remettre en cause le régime », conclut K. Selim. Et s'il y a lieu de s'appuyer sur une organisation ou un parti, les Algériens pourront se tourner vers la valeur sure, le FFS.

Ait Benali Boubekeur

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  • Il est du devoir de chaque citoyen de s’intéresser à ce qui se passe dans son pays. C'est ce que je fais modestement.
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